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Les émissions du secteur du bâtiment se stabilisent au niveau mondial : une avancée majeure depuis l’adoption de la Déclaration de Chaillot

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Prudence ADJANOHOUN
Prudence ADJANOHOUN Publié le 22 mars 2025 à 13:04
Les émissions du secteur du bâtiment se stabilisent au niveau mondial : une avancée majeure depuis l’adoption de la Déclaration de Chaillot
Le Forum Mondial Bâtiments et Climat a abouti, le vendredi 8 mars 2024, à l’adoption par les représentants de 70 pays de la « Déclaration de Chaillot ». Ce texte fondateur avait pour objectif d'accélérer la transition rapide, juste et efficace du secteur. 
 
Le 17 mars 2025, le rapport annuel sur le secteur du bâtiment et de la construction, publié par le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) et l’Alliance mondiale pour les bâtiments et la construction (GlobalABC) révèle que les émissions du secteur du bâtiment ont cessé d'augmenter pour la première fois depuis 2020, marquant ainsi une étape importante dans la lutte contre le changement climatique d'autant plus qu'elle intervient au moment où nous célébrons les 10 ans de l'Accord de Paris.
 
Même si de plus en plus de pays s'engagent désormais dans la décarbonation du secteur du bâtiment, des efforts restent à poursuivre, tant sur le plan réglementaire que financier, afin d'atteindre les objectifs climatiques mondiaux.
 

 
Un secteur émetteur mais des signes d'amélioration
 
Le secteur du bâtiment et de la construction représente aujourd'hui plus d'un tiers des émissions mondiales de gaz à effet de serre. C’est ce qu’affirme le dernier rapport mondial du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) et de l'Alliance mondiale pour les bâtiments et la construction (GlobalABC), intitulé « Not just another brick in the wall », qui montre cependant que des progrès sont réalisés. 
 
En effet, pour la première fois depuis 2020, la croissance des émissions du secteur s'est stabilisée, signe que les efforts entrepris par plusieurs pays portent leurs fruits. L’intensité énergétique du secteur a diminué de 10 %, tandis que la part des énergies renouvelables dans la consommation finale a augmenté de 5 %.
 
Des politiques encourageantes mais encore insuffisantes
 
Malgré ces progrès, le rapport met en lumière des marges d’amélioration. Près de la moitié des nouveaux bâtiments dans le monde ne disposent toujours pas de codes énergétiques. Ces régulations, qui imposent des normes de performance aux constructions neuves et rénovées, sont pourtant considérées comme un outil essentiel pour réduire l'empreinte carbone du secteur.
 
Le PNUE appelle ainsi les États et gouvernements à adopter des codes énergétiques stricts alignés sur des objectifs de neutralité carbone. Il recommande aussi l’installation de pompes à chaleur et l’intégration de matériaux bas carbone, autant de mesures dont l’application diminue pourtant depuis quelques années.
 
De nouveaux mécanismes de financement à structurer
 
L’autre enjeu crucial identifié par le rapport est le faible volume des investissements. Pour respecter les engagements climatiques mondiaux, un financement supplémentaire de 1 100 milliards de dollars serait nécessaire. Actuellement, les investissements mondiaux dans l’efficacité énergétique des bâtiments s'élèvent à 270 milliards de dollars par an, bien en deçà des 522 milliards requis d’ici 2030.
 
Les gouvernements, institutions financières et entreprises sont donc appelés à œuvrer dans le sens d’un doublement des investissements. 
 
Des initiatives mondiales pour maintenir l'élan collectif
 
Plusieurs initiatives visent à renforcer la décarbonation du secteur. Le Conseil intergouvernemental pour les bâtiments et le climat, le programme « Buildings Breakthrough » et la Déclaration de Chaillot encouragent l’adoption de mesures ambitieuses avant la Conférence des Nations Unies sur le climat (COP30) à Belém, au Brésil.
 
En France, l’outil « Prio-Réno » et le dispositif « Seconde Vie » sont d’excellents modèles à valoriser. Ils rejoignent les enjeux écologiques et les objectifs de la Stratégie nationale bas-carbone.
 
Mieux former pour construire durablement et à prix abordable
 
Enfin, le rapport souligne un autre enjeu clé : le manque de main-d'œuvre qualifiée. Pour atteindre ses objectifs climatiques, le secteur du bâtiment doit investir massivement dans la formation de professionnels aux techniques de construction durable.
 

 

 
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