"Nous avons besoin d'infrastructures sociales, nous avons besoin de logements abordables" : Romano Prodi - Jean-Claude Juncker
29 janvier 2019
Ajouter à OutlookA l’issue d’une réunion bilatérale avec le Président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, l'ancien premier ministre italien et ancien président de la Commission européenne Romano Prodi s’est exprimé sur les infrastructures sociales au Brussels Press Club.
Au cours de la conférence de presse, M. Prodi a évoqué les changements nécessaires qui doivent être apportés aux infrastructures sociales tout en faisant part de sa réflexion sur la cohésion et l’unité de l’Union Européenne à la lumière du Brexit et de la montée des mouvements nationalistes d’extrême-droite en Europe.
En réponse aux questions qui lui étaient posées sur ces problématiques, Romano Prodi a répondu qu’il était probable que les difficultés rencontrées par la Grande-Bretagne dans le processus de Brexit incitent les autres pays européens à se montrer désormais plus tournés vers l’avenir dans leur politique.
Il a souligné que, dans d’autres pays, les partis d’extrême-droite ont refusé d’appeler à une sortie de leur pays de l’UE et que les sondages d’opinion ont mis en évidence un recul de la volonté des citoyens de sortir de l’Union.
À la fin de la conférence de presse, les intervenants ont réaffirmé leur soutien à un renforcement des infrastructures sociales en Europe afin de renforcer l’Europe toute entière face aux challenges actuels.
M. Prodi a été rejoint à la table ronde au Brussels Press Club par Edoardo Reviglio, économiste en chef à la Cassa Depositi e Prestiti et professeur à l’université LUISS Guido Carli, et par Lieve Fransen, qui est l’une des principales conseillères du European Policy Centre sur les politiques sociales, de santé et de migration, et ex-directrice à la Commission européenne.
Tous les trois, en tant que membres du Groupe de travail de haut niveau sur le financement de l’infrastructure sociale en Europe (co-présidé par M. Prodi), ont contribué à un document de consultation intitulé "Stimuler l’investissement dans l’infrastructure sociale en Europe".
La conférence de presse a porté sur les trois piliers des besoins en l’infrastructure sociale couverts dans ce document de consultation :
- Éducation et apprentissage tout au long de la vie,
- santé et soins de longue durée,
- et logement abordable.
Lors de la conférence de presse, Prodi est revenu sur ces trois besoins urgents en accordant une place toute particulière au logement abordable.
Il a souligné la capacité de l’Europe à se rapprocher des citoyens en organisant le logement avec l’aide des prêts à faible taux de la Banque européenne d’investissement et, pour la mise en œuvre, des autorités locales.
Cela contribuerait à combler le fossé entre l’investissement et le besoin en financement qui a été mis au jour par le groupe de travail.
Comme l’ont rappelé Edoardo Reviglio et Lieve Fransen, les changements structurels intervenus en Europe ont donné naissance à certains challenges que les autorités locales, avec leur budget limité, ne parviennent pas à résoudre seules.
On peut citer, parmi ces challenges, le grand nombre de personnes âgées qui ont besoin de soins de santé et des jeunes qui luttent pour trouver du travail, ainsi que d’autres problématiques liées à la mondialisation.
Interrogée sur ces problématiques en lien avec la crise financière de 2008, Lieve Fransen a déclaré qu’à l’époque, l’investissement était faible et concentré sur le court terme alors qu’il doit être tourné vers l’avenir et que les logements doivent être adaptés et intégrés aux besoins actuels, car « c’est dans le logement que commence l’avenir de l’Europe ».
Pour le logement abordable, une modification de la manière dont sont utilisés le logement et le terrain est recommandée, avec des régions urbaines aménagées en gardant à l’esprit l’interaction sociale et la situation géographique par rapport aux services essentiels.
Les mesures visant à inciter les industries à s’installer dans des régions plus rurales et en faveur du télétravail doivent être encouragées afin de ralentir le déclin de ces régions.
Sources : New Europe