Logement abordable et investissements européens

(Traduction FR non officielle du discours prononcé en EN)

 

"Bonjour à tous.

C’est un plaisir d’être avec vous, d’avoir des échanges sur le logement abordable et je tiens vraiment à féliciter l’EPC et ses partenaires pour l’excellent travail du groupe sur les solutions de logement abordable et merci également de m’avoir invité à discuter des projets dans ce domaine.

Le lancement du groupe de travail est arrivé à point nommé et fait écho aux travaux préparatoires de la Commission pour InvestEU dans le domaine du logement social et des services sociaux.

Je suis convaincu que le résultat de votre travail sur la base du rapport qui est très tourné vers l’avenir sera profitable à un grand nombre de parties prenantes diverses.

Le logement est une question sociale fondamentale et joue un rôle central dans une économie en bonne santé.

Tout d’abord, concernant le revenu, en 2019, plus de 35 % des familles à revenu faible ou moyen ont été anéanties par le coût du logement. Le nombre de foyers qui ont dépensé plus de 40 % de leur revenu disponible dans le logement a augmenté durant le dernier ticket.

Cela est particulièrement vrai pour les familles à revenu faible ou moyen tandis que pour le reste de la population, leur situation s’est améliorée attestant de la polarisation croissante du marché du logement européen.

Le coût du logement est plus élevé dans les villes que dans les zones rurales et a représenté un fardeau pour plus d’un tiers des foyers vivant sous le seuil de pauvreté et on peut dire que le coût du logement est l’une des raisons pour laquelle beaucoup de personnes tombent dans le piège de la pauvreté.

En 2018, dans l’UE, une personne sur 7 vivait dans une habitation de mauvaise qualité. 34 millions d’Européens luttent pour que leurs logements soient suffisamment chauds en hiver.

Donc, les investissements publics dans le logement abordable n’ont pas suivi et ce, déjà depuis longtemps.

De 2008 à 2018, les dépenses publiques en matière de développement de logements ont baissé de 27,8 %, en passant de 29 à 21 milliards. Et cela n’a pas été rattrapé par les investissements du secteur privé parce que ce dernier se tourne vers d’autres types de logement et est beaucoup plus attiré par le rendement et le retour sur investissement.

La crise de la Covid-19 a souligné combien un logement décent est essentiel à la santé et au bien-être. Elle a également montré encore une fois combien les familles et les personnes à revenu faible connaissent les problèmes des sans-abri.

La Commission reconnaît l’importance du logement abordable consommant peu d’énergie et a mis ce point en haut de son agenda politique.

La lutte contre le sans-abrisme et l’exclusion en matière de logement sont des domaines qui tombent sous la responsabilité des autorités nationales et locales. Cependant, la dimension est également clairement européenne parce que le problème du logement est malheureusement un problème réellement européen et existe dans la plupart de nos États membres ainsi que dans la plupart des grandes villes, à quelques exceptions près.

Mettre en œuvre les principes et les droits sociaux inscrits dans le pilier social, est une entreprise commune des Institutions et des États membres de l’UE et de la société et d’autres acteurs prêts à s’engager pour devenir des chercheurs plus justes et plus forts.

Le pilier social met la barre haut avec le Principe 19, le logement et l’assistance aux sans-abri, en favorisant la réintégration d’anciens sans-abri dans la société par l’amélioration de l’accès aux services sociaux. C’est un engagement politique clair dans la lutte contre le sans-abrisme et l’exclusion en matière de logement.

Alors, comment pouvons-nous cibler les investissements et apporter de véritables solutions au problème du logement ?

Dans la période 2014-2020, les États membres ont alloué environ 6,7 milliards de leur Fonds européen de développement régional à des infrastructures de logement et à l’efficacité énergétique.

Pour la période 2021-2027, nous continuerons à insister fortement sur les investissements dans le logement. La Commission a surtout mis l’accent sur les investissements dans l’efficacité énergétique, le logement accessible et abordable du plan de relance et le prochain MFF.

Je parle d’investissements dans le logement social. Le logement social continuera d’être un service accessible à mettre en place dans le contexte des stratégies inclusives actives.

La première approche en matière de logement est l’initiative qui reflète le mieux l’approche intégrée du fonds structurel car elle ne porte pas uniquement sur le logement abordable mais elle tient compte aussi de tous les autres services nécessaires pour garantir la durabilité.

Le Principe 19 incluait dans le domaine des investissements, le Fonds social européen Plus et le Fonds européen de développement régional. La politique de cohésion continuera à soutenir le pilier social par des investissements dans des infrastructures sociales telles que le logement social et les mesures non contraignantes liées au logement.

Grâce à cette approche, les actions en matière de logement financées par le Fonds européen de développement régional devraient être associées à des projets liés à l’enseignement, l’emploi ou autres qui pourraient être financés par le biais du Fonds social européen Plus.

Par ailleurs, nous allons lancer dans quelques jours, la Garantie pour l’enfance et l’un des objectifs de la Garantie pour l’enfance est également un logement décent parce que nous savons tous que les enfants souffrent beaucoup des mauvaises conditions de logement.

Deuxièmement, investir dans la rénovation de bâtiments. Cela peut être un puissant élément de relance, notamment la rénovation de quartiers de logements sociaux et abordables qui permet de réduire la précarité énergétique, de créer des emplois locaux et d’apporter des avantages sociaux durables aux populations.

Dans le contexte de la politique de cohésion du Pacte vert pour l’Europe, la résilience, la reprise et InvestEU, contribueront grandement à la vague de rénovation de bâtiments aux niveaux régional et national sous la forme d’instruments financiers, de terrains ou l’association des deux.

Notre but est de multiplier par deux la vitesse des rénovations énergétiques annuelles des immeubles résidentiels et non résidentiels d’ici 2030, ce qui pourrait se traduire par la rénovation de 35 millions de bâtiments, avec un impact très positif en particulier en termes d’émission de CO2. Ainsi, l’on atteint des objectifs différents avec les mêmes investissements.

La précarité énergétique occupe une grande place dans la vague de rénovation et la Commission a formulé la recommandation d’aider les efforts nationaux, régionaux et locaux en se consacrant à cette question. Par ailleurs, elle continuera à financer l’Observatoire européen de la précarité énergétique qui collecte des données, définit des indicateurs et diffuse les meilleures pratiques pour lutter contre la précarité énergétique.

Enfin, il est également essentiel de donner la priorité à la rénovation de logements sociaux. Améliorer les conditions de vie des plus vulnérables, en rénovant des logements sociaux, permettrait de réduire la précarité énergétique et d’apporter des avantages durables à la société. En vue de promouvoir la politique intelligente de voisinage, la Commission lancera l’initiative du logement abordable. Nous préparons actuellement le terrain pour cette initiative en coordonnant tous les services de la Commission avec des compétences dans le domaine du logement, de la construction, de la politique énergétique, de la rénovation et des investissements ainsi que les instruments de financement et les directives politiques appropriés.

La première phase consistera en plusieurs pilotes destinés à tester les pratiques dans une approche par quartiers. Ces pilotes testeront la technologie et de nouvelles méthodes de construction adaptées aux besoins des logements sociaux et abordables.

InvestEU sera un instrument clé pour piloter cette approche intelligente par quartiers, encouragée par l’initiative du logement abordable. Nous sommes prêts à renforcer une fenêtre sociale et une plus grande garantie pour les infrastructures sociales dans le cadre du InvestEU proposé. Cela ouvrira de nouvelles possibilités à des investissements dans des logements sociaux abordables. Un des axes du projet de financement avec InvestEU concernera ainsi les personnes et les populations défavorisées, y compris celles qui se trouvent dans le plus grand dénuement.

En conclusion, nous devons mobiliser les promoteurs de projets, les municipalités et les fournisseurs de services pour créer plusieurs projets et utiliser les fonds européens. La mise en place de ce groupe de travail et de son programme de travail arrive au bon moment pour une prise de conscience des nouvelles opportunités de développement et pour élaborer de nouvelles approches à l’égard du logement.

Le moment est également venu d’investir des capitaux sur le marché du logement abordable aux faibles taux d’intérêt actuels. Le sans-abrisme, l’accessibilité au logement et leurs implications sociales et macroéconomiques sont pris en compte dans le contexte du Semestre européen et inclus dans les recommandations spécifiques par pays adressées aux États membres.

Et dans le plan d’action à venir, le pilier européen de l’ascension sociale abordera le Principe 19 sur le logement et l’aide aux sans-abri.

Merci beaucoup pour votre attention."

 

Nicolas Schmit

Commissaire européen Emplois - Droits sociaux

EPC - 23 février 2021

 

Voir le discours EN pronconcé en ligne in

https://www.youtube.com/watch?v=dpMj_E0bJrY&feature=youtu.be

 

 

 

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